Nouvelles lignes directrices dans le traitement de l’obésité

7 septembre, 2020 , ,

La question de l’obésité soulève beaucoup de débats et d’échanges notamment dans le milieu de la santé. Ce débat est d’autant plus actif actuellement que de nouvelles lignes directrices concernant le traitement de l’obésité ont vu le jour le 4 août 2020. Publiées dans le Journal de l’Association médicale canadienne, elles viennent actualiser les anciennes lignes directrices datant de 2006.

Ce document se veut être un guide de référence pour les professionnels de la santé visant à les aider dans l’accompagnement des patients souffrant d’obésité.
L’association Obésité Canada espère également que ces nouvelles lignes directrices vont permettre une meilleure gestion de la part du système de santé et une meilleure compréhension de la part des professionnels de la santé, des décideurs politiques et des individus.
L’idée globale est vraiment de faire du patient un partenaire pour sa santé. De ne pas se concentrer uniquement sur la perte de poids mais bien de viser une amélioration de l’état de santé et du bien-être de la personne.

L’obésité, une maladie?

Une nouveauté de ce document est qu’il amène à considérer l’obésité comme une maladie chronique complexe qui exige un soutien à long terme, voir à vie.
En effet, une adiposité excessive nuit à la santé, augmentant le risque de complications médicales à long terme, impactant la qualité de vie et réduisant la longévité. On le sait, l’obésité augmente le risque de plusieurs maladies chroniques, de certains cancers et rend plus fragile face à certains virus.
Elle est souvent définie à l’aide de l’IMC (indice de masse corporel) qui est le ratio du poids en kg sur la taille en mètre au carré. Une personne est considéré obèse lorsque son IMC est «supérieur à 30 kg/m2». Or l’IMC n’est pas l’outil idéal pour détecter les complications pour la santé relié au surplus d’adiposité. Pour cela, il faut lui ajouter la mesure du tour de taille qui permet d’évaluer l’adiposité viscérale et de ce fait même les risques de développer des maladies chroniques telles que le diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires. De plus, il est important de prendre en considération les paramètres métaboliques, physiques et psychologiques de la personne.

Les personnes obèses doivent simplement manger moins et bouger plus?

Vous aussi vous entendez ça, ou peut-être même que vous le pensez. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples.

L’obésité est souvent le résultat de plusieurs facteurs:

  • des facteurs biologiques: génétiques, dérèglement hormonal…
  • des facteurs comportementaux: sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires…
  • des facteurs psychologiques: stress, anxiété, faible estime de soi, troubles alimentaires…
  • autres: prise de médicaments, sommeil perturbé, pratiques socioculturelles, vécu des individus

Il est important de ne pas se concentrer simplement sur le poids. Il faut comprendre la personne et l’accompagner aussi bien pour s’assurer de sa santé physique que mentale: «S’attaquer aux causes profondes du gain pondéral est la base d’une saine gestion de l’obésité». C’est pourquoi, dans le traitement de l’obésité, il est important de travailler avec une équipe composée de différents professionnels (médecin, nutritionniste, psychothérapeute…).

On le sait: l’organisme met en place divers mécanismes pour revenir au poids de départ, c’est pourquoi la perte de poids et le maintien n’est pas chose facile d’où la nécessité d’un suivi à long terme.

Obésité et préjugés

Dans les nouvelles lignes directrices on peut lire que «les préjugés concernant l’obésité affectent également le niveau et la qualité des soins de santé que reçoit cette clientèle. La position culturelle dominante concernant l’obésité alimente les préjugés quant à un soi-disant manque de responsabilité ou de volonté de la part des individus en leur jetant blâmes et humiliations.»

Il est donc indispensable d’informer au mieux les professionnels de la santé sur la complexité de l’obésité, afin que ces derniers fournissent les meilleurs soins aux patients.

Pour conclure, parler de l’obésité comme d’une maladie chronique, vise à faire réfléchir les gouvernements et les professionnels de la santé sur l’importance des soins à apporter à ces personnes. L’obésité n’a pas pour simple cause les mauvaises décisions individuelles, c’est plutôt le résultat de multiples facteurs, justifiant ainsi la nécessité d’une approche multidisciplinaire. Parmi les professionnels de la santé à impliquer on retrouve les nutritionnistes qui peuvent établir une thérapie nutritionnelle avec des conseils et des objectifs personnalisés, aidant à l’adoption de saines habitudes alimentaires.
Pour ce volet, notre équipe de nutritionnistes peut vous aider.


Références

Auteur

Jennifer Morzier
Jennifer est nutritionniste diplômée de l’Université de Montréal depuis décembre 2018 et membre de l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec (ODNQ). Elle est convaincue que la qualité de nos choix alimentaires a un impact direct sur notre santé et notre niveau d’énergie. Son objectif ? Aider à améliorer la qualité de ce que l’on met dans nos assiettes, c’est donc tout naturellement qu’elle allie ses efforts à ceux de l’équipe de SOSCuisine.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site web utilise des témoins (cookies) pour offrir la meilleure expérience utilisateur et assurer une bonne performance, la communication avec les réseaux sociaux ou l'affichage de publicités. En cliquant sur «ACCEPTER», vous consentez à l'utilisation des témoins conformément à notre politique de confidentialité.